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ces effluves lui montaient au cerveau.

Aucun soupçon de ce qui s’était passé entre sa sœur et Amaury n’effleurait cet esprit candide, et son cœur se sentait vivement attiré vers le capitaine.

Quant à madame Prestanville, une fois de sang-froid elle s’adressa des reproches amers sur sa faiblesse ; la crise des remords se produisit.

La confiante affection de son mari la touchait, et la lune de miel brilla de tout son éclat. Dans le fond de son cœur germait même le désir de voir s’élever, entre monsieur de Kernec et elle, une barrière infranchissable.

Après quelques jours de tergiversation, Margaret leva les derniers scrupules d’Amaury, en mettant, un soir, la main d’Aline dans la sienne et en lui disant avec un bon sourire :

— Aimez-vous donc à l’aise, vous en mourez d’envie.

Six semaines plus tard, le curé de Kérantrech bénissait le plus joli couple qu’on eût vu depuis longtemps dans le