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préface.

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iences que présente cet alphabet comparativement, au nôtre pour les lettres qui leur sont communes. L’alpha et le beta (ouvita), a, b ou v, y occupent les deux premières places ; le gamma, notre g, la 3°, chez nous la 7° ; le delta, la 4°, comme chez nous le d ; Pepsilonn ou é bref, ’la 5° ; l’éta ou ita, é long, la’l° ; le zéta ou zita, la 6° place, tandis que notre z occupe la dernière ; l’iota (il, la 9°, comme chez nous ; cappa. (ls), la 10°, en latin et en français la 11° ; lambda, mu ou my, nu ou ny (l, m, n), la 11°, 12°, 13° (chez nous 12°, 13°, 14°) ; xi (az), la 14°, mais la 23° chez nous ;*omicronn (o bref), la 15°, et oméga (o long), la dernière ; pi, rho, sigma, tau ou táf, les 16°, 17°, 18° et 19° places, et les lettres françaises correspondantes les 16°, 18°, 10° et 20°. * L’origine de la forme des signes alphabétiques est a peu près inconnue. Il est probable que le hasard ou l’arbitraire, plutôt qu’une convention éclairée, a présidé à leur formation, aussi bien qu’a celle du catalogue. Cependant, on a depuis longtemps observé ingénieusement, et non sans vraisemblance, que les lettres étaient l’esquisse des organes de la parole ou celle des sons de la voix ; que l’A, par exemple, exprimant le son le plus naturel et le plus facile, représente l’ouverture de la bouche, l’0 la contraction circulaire des lèvres, le B leur forme, etc. Mais il faut être très-circonspect dans les conjectures de ce genre, si l’on ne veut s’égarer sur les pas du maître de philosophie de M. Jourdain. V. Ecmruna. -On distingue dans les divers alphabets les lettres majuscules et les lettres minuscules (V. BÎAJUSCULES, Mi-NUSCULES). ’Voici les formes qu’ont ces deux espèces de lettres dans l’alphabet grec. Nous mettons la minuscule en regard de la majuscule, et sur une 3" colonne la lettre française correspondante.

A au à N v n

B [3 ou 6 b E. E xi

I’y g O o * o bref

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I¿es majuscules et les minuscules romaines, françaises, italiennes, espagnoles, anglaises, sont ainsi formées : A à J, j s s.

B b K k T t

C c L l U u

D d l m V’v

E e N n W v

F f 0 o X x

G g P p y y

H h. Q q Z z

I i. R* r

L’alphabet germanique renferme.les mêmes lettres que les alphabets d’origine latine. C’est celui qui présente le moins d’anomalie entre la prononciation des lettres et l’o orthographe des mots. Il a de plus que l’alphabet’latin le w, qui se prononce comme notre v, tandis que le v, que les Allemands appellent faou, représente le’son f fort. L’œ s’y représente ainsi ä ; l’œ, 6, qui sonne eu ; l’ue, it, qui correspond assez exactement à notre u. C, combiné avec h, forme un son guttural et aspiré, particulier à la langue allemande ; et le ch français y est représenté par sch. Quelques lettres y ont un nom différent de celui qu’elles portent chez nous ; ainsi, notre c est un tsé, notre g un ghé, notre h un há, notrej un iod, notre q un cou, l’g un ipsilonn, le z un tsedd ; la signe u sonne toujours ou. Les caractères germaniques, dont l’usage paraît remonter au 1v° siècle’de’l’ère chrétienne, ne sont qu’une modification de’l’alphabet romain. Ils ont été abandonnés dans les pays de langue romane après l’invention de l’imprimerie. Les Bohêmes et les’Danois les ont conservés.comme les. Allemands ; mais on tend presque partout à les remplacer par notre écriture. Les Hongrois, les Polonais, les Suédois, les Hollandais, les Belges, ont adopté l’alphabet latin, sauf de légères modifications nécessitóes par certaines articulations propres å chacun de ces peuples. Il en est de même des Anglais, dans l’alphabet desquels nous nous bornerons aciter le th, son aspiré et sifllant quia beaucoup d’analogie avec le 0 des Grecs modernes ; w, qui s’appelle double iou, et se prononce à peu près comme ou (w initial devant une consonne est muet), eufin sh, qui correspond a notre ch et a sch des Allemands. ’

Voici le nom des lettres anglaises : é, bi, cl, di, i, ef/, figé, etch, aï, dgé, ké, ell, emm, enn, 0, pi, lciou, *arr, ess, ti, iou, vi, dobtyou, eks, ouai, sed ; ^ L’alphabet, la prononciation et l’orthographe’des Auglais le disputent à. l’alphabet français pour les discordances isans’nombre entre l’écriture et les sons perçus par l’oreille dans la plupart des mots de la langue. L’alphabet des Russes est l’alphabet grec mélangé d’óléments nouveaux assez nombreux, car il a 35 lettres. Il a pour souche l’alphabet slavon de S’Cyrille, apötre des Slaves au ix° siècle, lequel contenait 38 caractères. La Bibliothèque impériale de Paris possède un Évangile en caractères cyrilliques ; c’est celui sur lequel les rois de France prêtaient serment il la cérémonie du sacre à Reims. L’alphabet arabe, appelé alphabet neskhi, et renfermant 28 caractères, est commun à presque toutes les populations musulmanes de l’Asie occidentale, centrale et méridionale. Quantù.l’alphabet de l’ancienne langue de Pllindoustan on sanscrit, c’est le plus considérable de tous’ceux que l’on connaît ; il renferme 50 caractères (V. les articles consacrés à chaque langue dans ce Dictionnaire). - V. dans le 2° volume des planches de l*Encyclopédie et dans le 3° de la Bibliothèque des artistes et des amateurs (Paris, 1766, 3 vol. in-áfl), les caractères et les alphabets des langues mortes et vivantes, dessinés et gravés. On en trouve aussi d’excellentes gravures dans le Nouveau Traité de diplomatique par dom Toustain et dom Tassin (Paris, 1765. in-4 ?. V.› dans le tome II des Mémoires de l’Académze des inscriptions un Mémoire de l’abbé Renaudot sur l’origine des lettres grecques ; dans le t. XXVI, des Réflexions de Barthélemy sur Valphabet et la langue de Palmyre ; dans le t. XXX, des Bé/tensions du même auteur sur quelques monuments phéniciens et sur les alphabets qui en résultent ; dans le t. XXXVI, un Mémoire de De Guignes sur les langues orientales et Vorigina des alphabets sémitiques. On a de l’abbé Moussaud (1803) 2 vol. in-8o sur l’Alphabet raisonné, ou Explication de la figure des lettres ; de Volney, l’/llphabet européen appliqué aux langues asiatiques, Paris, 1819, in-8o ; de M. Paravey, un Essai sur l’origine unique et hiéroglyphique des chiffres et des lettres de tous les peuples, Paris, 1826 ; de M. Eichhoff, Parallèle des Langues de l’Eu1-ope et de l’Inde, avec un essai de transcription générale, Paris, 1836, in-4o. V. aussi dans les Elementa epigraphices grœcœ, Berlin, 1840, par Franz, le 3° chap. de l’Introd. Dans la Grammaire latine de Schneider, on trouve beaucoup de renseignements sur l’alphabet latin. P. Al.PllABET’llANllEL. V. Sounos-llluiçrs. ALPHABETIQUE (Écriture).V. Ecnrrunz. * ’ ALSACIEN (Dialeete). Ce dialecte, mélange de la langue franque et de Palémanique ou souabe, n’est pas uniforme dans les diverses parties de l’Alsace, et les tribus dont s’est formée la population se distinguent aujourd’hui encore par le costume et le langage. Ainsi, on ne peut confondre les descendants des anciens Rauraques, qui habitent le pays compris entre la Suisse et Schelestadt, avec ceux des’l’riboques, qui occupent le milieu de la province ; les habitants du Bas-Rhin, ceux qui demeurent par de la la forêt de Haguenau, et qui avaient pour ancêtres les Némètes, parlent l’idiome du Palatinat, qui se rapproche de la langue allemande littéraire. La langue de l’Harmonie des Évangiles, par Otfried, moine de Wissembourg, otïre une grande parenté avec le bon allemand, tandis que les chants des Minnesãngers alsaciens et les œuvres des écrivains stras bourgeois appartiennent à la langue alémanique., — Le dialecte alsacien s’est bien conservé : depuis le traité de Westphalie, malgré la présence constante des Français, la forme n’en a pas été altérée ; les mots français qui s’y sont introduits se reconnaissent difficilement, par suite de la facilité avec laquelle les lettres liquides ont permuté entre elles, et de la prédilection des habitants du Bas-Rhin pour les muettes douces. Ainsi, de mériter on’a fait metlézlire, z de serviette, salvet ; de perruque, barrik ; de Jean-Baptiste, Chammebedise, etc. Nombreuse en Alsace, la population israélite a de même fourni beaucoup de mots qui ont été identifiés avec le dialecte ; par exemple, magaïe, frapper ; massémadé, commerce ; gschlammascls, malheur, etc. L’alsacien se distingue du bon allemand par l e changement des diphtongues en voyelles simples, et par celui des consonnes simples en composées. Le langage de Strasbourg et du milieu de l’Alsace est vigoureux ; a l’aide de