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préface.

ABD 4 ABI.

les fidèles la voix du prédicateur.1l atteint ce but’s”il est élevé de’l met. å 1’*’,50 au-dessus de la tête de l’orateur ; son diamètre doit dépasser de 30 a 40 cent, celui du corps de la chaire. Les plus beaux couronnement de^ce genre se trouvent ù Ulm, Mayence, Strasbourg, Vienne (Autriche)Â Unecolombe, image du Saint-Esprit, est ordinairement figurée sous l’abat-voix. Au-dessus de cette construction, on voit quelquefois, au lieu d’une croix, une figure ailée, sonnant de la trompette ; c’est un symbole de rnauvaisgoùt, qui rappelle plutôt la Penommée paienne que’l’Ange de la parole divine. C7ést manquer le but de Pabåt-voix que de l’entour ; er de draperies, comme on l’a fait’, dans, certaines églises du midi. de la France. Il ne parait pas que les ambons (V. ce mot) aient été pourvus d’alíat-yoix., . ’ B.

ABBAYE, abbatia, bâtiments a l’usage d’une communauté monastique régie par un abbé ou une abbesse. Les moines* ne suivirent pas, dans la construction des abbayes, une règle fixe. De nombreux bâtiments, rangés généralement autour de deux cours quadrangulaires, servant de cloîtres, et entourés de murailles crénelées, en formaient l’ensemble, et, de loin, ouïraient l’aspect d’une petite ville. On y remarquait l’église et ses dépendances, la salle capitulaire et la maison de l’abbé souvent y attenantes et placées au midi, le réfectoire, la salle des distributions d’aumônes, l’hôtellerie ou pavillon des hôtes, divers ateliers, les dortoirs, l’infirmerie, la bibliothèque et les parloirs. La maison du portier avait souvent une grande importance et était flanquée de tours, comme on le voit encore aujourd’hui dans les restes des abbayes anglaises, à S’-Albans, aS“-Augustin de Cantorbéry, à Evesham. En outre, dans les riches abbayes, le clos ou enclQs (cIausu7n) comprenait des terres cultivées, avec des bâtiments d’exploitation, .granges, moulins, écuries, etc., ’le tout entouré de murailles. Le style’des constructions abbatiales suivit celui des différentes époques pour les autres monuments (V. les articles consacrés aux plus célèbres abbayes)....  » 1, ’ I, E. L.’ ’ ABBE, Ce nom, réservé jadis aux supérieurs d’al›baye, se donne aujourd’hui en France à tout ecclésiastique tonsuré. Ulconographie représente les anciens abbés-avec une crosse dont la volute est tournée en dedans, pour indiquer que leur juridiction ne s’étendait que sur l’intérieur de leur monastère. Les costumes des abbés des divers ordres sont figurés dans Fflistoire des ordres religieux du P. Hélyot. - B.

ABBEE, terme d’Architecture hydraulique ; ouverture par laquelle coule l’eau d’une rivière pour faire tourner la roue d’un moulin, et qu’on ferme avec des pales ou lançoirs quand on veut arrêter le travail : l’eau change alors de direction, et s°écoule par le déversoir. E. L. ABBEVILLE (SI-WULFRAN n’). Cette église, autrefois collégiale, fut. commencée, en 1488, sur l’emplacement d’un édifice plus ancien, dédié au même saint. En 1534, la nef, les deux ailes et les six chapelles étaient achevées, ainsi que ile grand portail. Les travaLix, .interrompus par le manque d’argent, furent repris en’162O : dans l’espace de 42 ans, on édifia le chœur et les bas-côtés, ces derniers d’un style lourd. La partie la plus remarquable de l’église est le portail, dont les trois porches sont ornés de statues colossales-de ~saints, › et que flanquent deux tours carrées, hautes de 54 mèt. La porte principale est richement sculptée, mais dans un état regrettable de dégradation. La net’a 30 met. de long ; sa hauteur sous clef de voute est-de 31 mètres. Une galerie a jour, «d’un style élégant et hardi, règne au-dessous des’fenêtres. A l’extrémité septentrionale de l’édifice est une élégante tourelle, haute de 40 mèt., et appelée Tour de S*-Fir-min. ABDICATION, renonciation volontaire ou forcée à. l’autorité souveraine. Pittacus abdiqua la souveraineté de Mitylène, pour n’être point entrainé par l’exemple de Périandre, qui, était devenu le tyran de Corinthe. Ptolémée Lagus, roi d’Égypte, abdiqua en faveur de Ptolémée Philarlelphe, le plus jeune de ses fils. Dans les premiers siècles ie la républiquerornaiue, on vit des dictateurs, tels que Cincinnatus, abdiquer leurs fonctions aussitôt que leur mission était remplie. Quand Sylla se démit de la dictature, il ajoutait une nouvelle insulte aux violences qu’il avait fait endurer au peuple romain. L’histoire des empereurs romains, des sultans turcs et des tzars de Russie, abonde en abdications. Un pape, Célestin V, qui sentit son inexpérience, renonça au souverain pontificat. Dans les autres pays, les plus célèbres abdications sont celles de l’empereur Charles-Quint, en 1556 ; de Christine, reine de Suède, en 1654 ; des rois de Pologne Casimir V,

J 1669, et Frédéric-Auguste II, en 1706 ; des rois d’Espagne

Philippe V, 1724, et Charles IV, 1808 ; des rois de Sardaigne Victor-Amédée II, en 1750, Cl1arles-Emmanuel IV, en 1802, Victor-Emmanuel Ier, en 1821, et Charles-Albert, en 1849 ; de Louis Ier de Bavière et de Ferdinand Ier d’Autriche, en 1848 ; de Gustave IV, roi de Suède, en *1809 ;’des rois de Hollande Louis Bonaparte, 1808, et Guillaume Ier, 1840 ; enfin, en France, celles de Napoléon Ier en 1814 et en 1815, de Charles X et du duc d*Angouleme en 1830, de Louis-Philippe Ier en 1848. Dans une monarchie, Pabdication du souverain, quand elle est volontaire, ne préjudicie en rien aux droits de son successeur naturel, et n*entraîne ni changementlde la constitution, ni avènement d’une dynastie nouvelle. B.

ABDICATION, nom donné, chez les anciens Romains, 1° à l’acte par lequel un citoyen renonçait à cette qualité et aux privilèges qui y étaient attachés ; c”est par une abdication de ce genre que J.-J. Rousseau abandonna son titre de citoyen de Genève, quand son Emile eut été condamné par le Conseil de cette république ; “Ze a l’acte par lequel un.homme libre renonçait à sa condition et se faisait esclave ; 3° à l’acte par lequel un père excluait son fils de sa famille et de la succession paternelle. B. ABDUCTION, eu latin abduclio, traduction littérale du mot grec apagógè, qui désigne, dans Aristote (Premiers analytiques, I. u, cli. 25), une espèce particulière de syllogisme, où la mineure n’étant que probable, la conclusion, de même, n’est rien moins qu’évident et certaine. B-E.

ABÉCÉDAIRE (nom tiré des quatre premières lettres de notre alphabet, ABCD), petit livre dans lequel on apprend a lire aux enfan ts. Il comprend les lettres tracées sous toutes les formes qu’admet l’usage, la division des mots par syllabes, et des exercices au moyen desquels les enfants arrivent à former les mots eux-mêmes. Les abécédaires’sont.souvent ornés de gravures et de figures

destinées arendre plus sensibles le son et la valeurvde chaque lettré par les noms des objets représentés. — ABEILLES. Fîguréeš sur les monnaies d’Atl1ènes, elles font’allusion au miel du mont Hymette ; sur celles des Cyclades, elles rappellent le culte d’Aristée. Les Anciens en firent encore l’emblème de la douceur, de l’agriculture, des talents poétiques et littéraires. Dans les armoiries et les devises. elles signifient l’ordre et le travail. Comme on en a trouvé dans le tombeau de Childéric Ier, on aconclu qu’elles étaient le symbole de la tribu des Francs. Le pape Urbain VIII portait des abeilles dans ses armoiries ; il en est de même de la famille Bonaparte. Dans l’iconographie chrétienne, les abeilles sont l’attribut de S’Ambroise, parce que ses parents eurent une vîsiondaris laquelle des abeilles venaient se fixer sur ses lèvres pendant qu’il reposait en son berceau, B. ABIGEAT (d’abigere, détourner), terme de droit romain ; vol de bestiaux dans les pâturages.

-ABIME, terme de blason, désigne le centre ou milieu de l’écu. Une pièce qu’on y met, sans charger ni toucher aucune autre pièce, b<Êst en abime. Un petit écu au milieu d’un grand est ena me. ’  › - — AB

INTESTAT (du latin ab intestqlokprovenant dfiun homme qui n’a pas testé), terme de jurisprudence, se dit de la succession qui s’ouvre sans que le défunt ait›fait de testament, et de l’héritier qui la recueille. Dans le cas de mort ab intestat, la loi française défère la succession aux descendants ; à défaut d’enfants, aux frères, sœurs ou descendants d’eux, mais en concours, pour moitié de la succession, avec les ascendants de la personne décédée, s’ils, existent encore. - Dans l’ancienne Rome, une idée déshonorante était attachée aux successions ab ínteslat ; il en fut de même en France au commencement de la monarchie, et l’Église›priva quelquefois de prjères ef. même de sépulture ceux qui mouraient sans avoir fait de testament. Au móyen age, les biens des intestats appartenaient au seigneur du* lieu du décès, parce que la mort subite paraissait être le jugement-de Dieu ; Louis IX mit fin à cet abus. - L—x.

ABIPON*(Idiome). V. Pénuvxsnuss (Langues). AB IRATO (Action), terme de jurisprudence romaine ; demande faite par un héritier légitime en nullité de dispositions testamentaires qui avaient été l*effet de la colère. On ne la trouve admise que dans le dernier état du droit romain ; la loi’des Douze Tables ne l’autorisait pas, la puissance paternelle étant absolue à cette époque. Autrefois, dans les pays français de droit coutumier, l’action ab írato était permise aux descendants et aux ascendants du défunt ; la Coutume deBretagne l’accordait ’meme aux collatéraux. Aujourd’hui, la législation ne l’admet ni ne la rejette absolument ; c’est au juge dap-