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préface.

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parurent que lentement : vivement stimulées par la circulaire ministérielle du 22 mai 1820, elles sont aujourd’hui au nombre de 524, et trois ou quatre départements àtpeine en sont dépourvus. Il y a à Paris une Société imp riale et centrale dugrwulture, qui a des associés et des correspondants par toute la France et à l’étranger, choisis parmi les hommes qui ont fait des expériences et des observations de culture ou qui ont écrit sur l’Economie rurale. Elle publie un bulletin mensuel de ses travaux, et, chaque année, un volume de Mémoires et d’Instructions. + Il existe à Londres une très-importante association, qui a le titre de Société royale d’Angleterre, fondée en 1838, autorisée en 1840 comme corporation privilégiée, et dont le but est le perfectionnement de l’agriculture. Elle tient tous les ans un concours, dont le siège est successivement transporté dans les différents centres agricoles du royaume. C’est a elle principalement que l’on doit le drainage, la fabrication des engrais artificiels, la culture a vapeur, etc. B.

AGBIGENTE (ruines d’). Cette ville, dont les monuments furent élevés pendant le v° siècle av. J.-C., dans la période la plus florissante de l’art grec, était une des plus opulentes du monde ancien. Il ne reste rien des habitations, qui devaient être somptueuses, a en juger par cette parole d’un auteur : « Les habitants d’Agrigente bâtissaient comme s*ils devaient vivre éternellement, et mangeaient comme s’ils devaient mourir le lendemain. n Mais on trouve encore les ruines des principaux temples, et le ? découvertes archéologiques permettent de les recons ituer.

’ Sur un plateau situé à PE. de l’Acragas et bordé au N. par les collines de l’Acropole et de la roche Athénienne, étaient les temples d*I-Iercule, de la Concorde, de Junon Lucine, de Castor et Pollux, de Vulcain, et de Jupiter Olympien. Le temple d’Hercule, presque égal en étendue et supérieur en élévation au Parthénon d’Athènes, se trouvait dans la partie méridionale de la ville. Il était d’ordre dorique, et hexastyle périptère : il avaitö colonnes à chaque façade, et 15 de chaque côté, lesquelles formaient un ptéron ou colonnade ouverte. Il s’élevait sur 4 socles, et on y montait par 7 marches. La pierre, poreuse de sa nature, était recouverte d’un stuc fin et poli, sur lequel on a trouvé la trace d’enluminure bleue et vermillon. La cella, qui paraît avoir été hypèthre, c.-a-d. il ciel ouvert, était précédée d’un pronaos ou vestibule ; elle contenait sans doute cette célèbre statue en bronze du dieu, que Verres voulut ravir, et dont la bouche et le menton avaient été usés, dit-on, par les baisers de ses adorateurs. Le même sanctuaire devait renfermer l’Alcamène du peintre Zeuxis. Au fond du temple était un posticum, reproduísantla disposition du pronzws. De tout le monument, quelques tambours sont seuls restés debout. - Le temple de la Concorde, de moitié moins grand que le précédent, et aussi d’ordre dorique, était dans la même région de la ville. Il est presque complètement conservé, sauf le stuc colorié que le temps a fait disparaître. Les blocs de pierre, de très-grande dimension, sont assemblés sans mortier ni ciment, et avec tant de précision, qu’on a peine à distinguer les joints des assises. La cet a était couverte. Au-devant de la façade, il y avait un vaste péribole, sorte de parvis ou s’élevaient des autels. Du’temple de Junon Lucine, il ne subsiste plus que des colonnes en partie renversées et brisées, et quelques murs où l’on voit encore des’traces d’incendie. Il est vraisemblable que la cella était ornée de l’image fameuse de Junon, peinte par Zeuxis, selon la tradition, d’après les cinq plus belles jeunes filles d”Agrigente.-Le temple de Castor et de Pollux et celui de Vulcain sont également en ruine : ils étaient hexastyles, périptères et hypèthres. Dans un vallon compris entre ces deux temples, était un immense bassin de pierre et de marbre (7 stades [1,295 mèt.] de circuit et 20 coudées 9“’,26] de profondeur) que les Agrigentins avaient fait construire pour y nourrir des poissons destinés aux repas publics, et dont l’eau se répandait dans la ville par des phéaques, canaux ainsi nommés de l’architecte Pliéax, qui en était l’auteur. Le temple le plus important était celui de Jupiter Olympien, dans la partie de la ville opposée au temple d’Hercule ; il était colossal et le plus grand de l’antiquité : il avait environ 133 mèt. de longueur, 53 mèt. de largeur, et 40 mèt. de hauteur sans le soubassement ; un homme pouvait se tenir dans une cannelure de colonne. Et en effet, les bases des quelques colonnes qui existent encore aujourd’hui mesurent 4“’,22 de diamètre ; c’est 0",32 de plus que la colonne de la pïace Vendome, à Paris. Une des figures colossales d’All : tos

qui paraissent avoir surmonté les palastres de ia cella, a 8 mèt. de hauteur, et d’autres fragments de figuren humaines et de lions, provenant des sculptures des frontons, ont les mêmes dimensions extraordinaires. C’est ce qui fit donner à ces ruines, pendant le moyen âge, le nom de temple des Géants. Le temple de Jupiter Olympien était pseudo-périptère : on comptait 6 colonnes engagées sur la façade principale, 7 sur la façade opposée, et 14 sur chacune des faces latérales. La hauteur du soubassement exigeait 20 marches pour arriver au temple. Sur le côté occidental de’l’édifice, on avait sculpté le combat des Géants ; à l’orient, la prise de Troie. L’intérieur du temple était divisé en 3 nefs : celle du milieu, ou la cella, était précédée d’un promws et suivie d*un posticum. Il ne reste de ces’magnifiques constructions que les murs du soubassement, quelques bases et assises de colonnes et de pilastres, plusieurs chapiteaux d’ordre dorique, et des moulures ornées d’oves et de perles : le mole actuel de Girgenti, à 5 kilom. de l’ancienne Agrigente, a été construit avec les matériaux du temple. Dans l’Acropole d’Agrigente, on voit les débris d’un temple hexastyle de Jupiter Polyen. Sur la roche Athénienne, il y avait des temples de Jupiter Atabyre et de Minerve ; l’extrémité occidentale de cette roche offre encore des murailles d’un temple a antes, qui était consacré à Cérès et à Proserpine. La nécropole contenait un autre petit temple a antes d’Esculape, dont les colonnes avaient les proportions de celles du Parthénon et des Propylées d’Athènes, et ou l’on voyait, dans la cella, un Apollon, en bronze, portant incrusté en argent sur une cuisse le nom de Myron, son auteur. Citons enfin un édicule improprement appelé oraloíre de Phalaris : les 4 colonnes de la façade principale offraient cette particularité curieuse, que la base était attique, le chapiteau ionique, et l’entablement dorique.

Sur l’emplacement d’Agrigente on peut encore signaler de nombreux monuments funéraires. Tantot ce sont des enfoncements creusés dans le roc, la plupart cintrés, destinés à recevoir des corps entiers, et dont on fermait sans doute l’entrée au moyen de dalles en pierre et en marbre ou de tables de métal. Tantôt ce sont des tombeaux souterrains, composés de plusieurs salles carrées ou circulaires, et qui appartenaient vraisemblablement à de grandes familles : de la ont été tirés les deux sarcophages en marbre de la cathédrale de Girgenti, l’un, de style grec, décoré de peintures et de sculptures, et l’autre, d’origine romaine, couvert de bas-reliefs qui représentent la mort d’Hippolyte. Un monument de forme carrée, connu sous le nom de tombeau de Théron, présente les mêmes dispositions que le célèbre tombeau de Mausolez il se compose d’un socle, d’un soubassement avec base et corniche, d’un étage de colonnes ioniques engagées, supportant une architrave et une frise doriques ; mais il n”a plus son recouvrement pyramidal, qui eût complété la ressemblance. V. Notice sur les ruines d’Agrzÿenle, par M. Hittorf, Paris, 1859. B.

AGBONOMIE. V. Écouounz uuuans.

AIDE DE CAMP, officier attaché a un général, et chargé de transmettre ses ordres et de veiller à leur exécution. Il est homme d’épée, de cheval et de plume ; il fait des reconnaissances, des visites, des tournées ; il rédige les rapports et la correspondance. Les fonctions d’aide de camp doivent être aussi anciennes que l’or ; ; animation régulière des troupes. Ceux qui les remplissaient ont porté, aux xvi’et xvn° siècles, le nom d’Aides des maréchauœ de camp des armées du roi, parce qu’ils étaient particulièrement attachés aux maréchaux de camp. C’étaient souvent de jeunes gentilshommes qui faisaient ce service comme volontaires. Louis XIV leur assigna un traitement de 300 livres par mois, et en donna quatre a chaque maréchal ou commandant d’armée, deux à chaque lieutenant général, et un à chaque maréchal de camp en campagne. Aujourd’hui, les aides de camp sont tirés du corps d”état-major. Leur nombre et leur grade varient selon la personne à laquelle ils sont attachés ; le général de brigade à deux aides de camp (un capitaine et un lieutenant) ; le général de division en à trois (un chef d’escadron et 2 capitaines) ; le maréchal de France en a quatre (un colonel, un chef d’escadron et 2 capitaines). Les souverains prennent aussi des aides de camp, et en donnent aux membres de leur famille : ils les choisissent presque toujours parmi les officiers généraux ou au moins les officiers supérieurs. B.

  • AIDE-MAJOR, nom donné autrefois à un omcier placé

sous la direction immédiate du major et qui le replaçait en cas d’absence. Ce›n’était pas un grade particulier, - ~ *›