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AIG

mais unemplol donné à un capitalneou a un lieutenant. Cet emploi correspond à. celui de Padjudant-major actuel. - Ijaide-major de place était l’officier qu’on nomme maintenant adjudant de place. - L’aide-major général exerçait auprès des détachements les fonctions de major général.

— Auiourd’hui on appelle aides-majors les chirurgiens militaires placés dans chaque régiment sous les ordres du chirurgien-major, et ceux qui sont attachés aux hôpitaux militaires ; ils ont le rang de lieutenants. B. AIGLE. Cet oiseau, dont l’image a été adoptée comme enseigne militaire par différents peuples ou comme armoiries par plusieurs familles (V. notre Dictionnaire de Ifioglfaphie et d’Histoire), se trouve souvent sur les chapiteaux antiques et dans les frises, ainsi que sur les médailles (par exemple, celles d”Agrigente). Il est l’attribut de Jupiter, l’emblème de la toute-puissance ; on place la foudre entre ses serres. Dans, le langage hiéroglyphique, l’aigle désigne les villes d”Emèse, d’Antioche, de’I’yr, d*lléliopolis. Les graveurs en pierres fines ont exécuté des aigles sur de grandes sardoines, dont la couche enfumée semble ombrer les plumes ; on voit deux beaux camées antiques de ce genre, au cabinet de Vienne (Autriche), et au cabinet des antiques de la Bibliothèque impériale de Paris. - Dans le Blason, l’aigle est dite becquee, languée, membrée, couronnée, diadémée, quand son bec, sa langue, ses membres, la couronne ou le diadème qu’elle porte, sont d’une outre couleur que son corps ; naissante ou issante, quand on ne voit que la tête et une partie de son corps ; contournée, quand elle regarde la gauche de l’écusson ; onglée, quand les serres sont d’un émail différent. On donne le nomd’Aigle au pupitre ou lutrin des églises, quand il représente un aigle dont les ailes étendues servent à supporter les livres de chant, et on choisit primitivement cette forme de pupitre pour le livre des Évangiles, parce que, dans Piconographie chrétienne, l’aigle est l’attribut de S’Jean l’Évangéliste. L’aigle buvant dans un calice est, sur les monuments, l’emblème de la force qu’on puise dans l’Eucharistie. On a en fait aussi le symbole de la Résurrection et de l’Ascensîon, et celui d’une ame élevée au-dessus des choses terrestres. B. mous ; monnaie d’or des États-Unis d’Amérique, valut primitivement 27 fr. 60 c. ; depuis 1837, c’est une pièce plus considérable, et. d’une valeur de 51 fr. 82 c. Elle porte Peffigie d’un aigle.

AIGNEL. V. AGNEL.

AIGRETTE, ornement de la coiffure militaire. C’était, chez les Anciens, une poignée de crins qui flottaient derrière la nuque, ou une toutïe de plumes qui surmontait le casque, ou une plaque de métal très-brillante. Selon Pline, Paigrette (crista, pinna) avait été inventée par les Cariens. Les Romains n’en firent usage qu’a partir des guerres Puniques : tous les légionnaires, excepté les vélites, portèrent un panache de trois plumes droites ; l’aigrette des centurions était ordinairement en métal. Plus tard, les officiers seuls portèrent des aigrettes, plutôt en crins qu’en plumes. L’aigrette moderne est de plumes blanches, qui proviennent d’une espèce de héron. Au commencement de notre siècle, on l’adapta au chapeau à cornes, puis au-dessus de la cocarde du shako des officiers-généraux et des officiers supérieurs de l’armée. Ces derniers l’ont conservée, ainsi que les officiers supérieurs de la garde nationale. En 1812, Paigrette passa des officiers aux soldats : elle fut en crins écarlates pour les carabiniers et les grenadiers, en crins jaunes pour les voltigeurs. La Restauration la supprima, puis la rétablit en 1821 (celle des voltigeurs devint alors jonquille) ; mais on l’abandonna définitivement en 1832. Les Cent-Gardes portaient aussi l’aigrette blanche. - Le sultan porte une aigrette à son fez ; les grands dignitaires turcs en ont également. B.

Ainnnrrn, en latin Círis, titre d’un petit poëme attribué à la jeunesse de- Virgileμet dont le sujet est la métamorphose de Scylla, fille de Nisus, en oiseau. Le poëte.n’entre dans son sujet qu’après un début assez languissant. V. sur ce poëme une dissertation de Heyne, dans l’édition *qu’il a donnée de Virgile. P. AIGU (Accent). V. Accaur.

ucu (Son), se dit d’un son perçant, ou d’un son élevé par rapport à un autre son qui est plus grave. Plus les vibrations du corps sonore sont fréquentes dans un temps donné, plus le son est aigu. Les sons aigus nous font une impression plus vive, plus pénétrante que les sons graves, et peuvent même blesser l’oreille. AIGUE-MARINE (du. latin aqua marina, eau marine ; en vieux français, eau se disait aigue) ; variété d’émeraude commune, d’un vert bleuatre, et que les Anciens emwi 57 AIG

ploya lent, sous le nom de béryl, pour y graver des sujets maritimes et des divinités de la mer. On ne s’en sert plus guère que dans la bijouterie commune ; une aigue-marine, d’une belle couleur et bien pure, pesant 5 grammes, ne vaut pas plus de 40 fr. C’est cependant une aigue-marine qui forme le globe sur la couronne royale d’Angleterre ; elle a près de 6 centimètres de diamètre. Une belle aigue-marine, qui représente Julie, fille de Titus, surmontait l’oratoire de Charlemagne, conservé longtemps dans le Trésor de l’abbaye de Saint-Denis ; les lettres MA, gravées sur la monture, indiquent que l’on avait fait de cette image la S” Vierge Marie. - Le béryl, couleur de l’eau frappée par les rayons du soleil, rappelle, dans le symbolisme chrétien, la S” Écriture élucidée par le Sauveur. A cause de l’éclat passager qu’il tire des feux du soleil, il est la figure de la tribu de Benjamin, tantôt resplendissante dans la personne de Saül et de Papôtre S’Paul, tantôt affaiblie, comme au temps des Macchabées. On assigne encore le béryl à S’Thomas, parce que la foi de cet apôtre subit des vicissitudes. B. AIGUIERE, vase fort ouvert, a anse et a bec, et dont on se servait autrefois pour mettre l’eau (aigue en vieux français) sur les tables. On en a fait de formes très-élégantes et en matières précieuses. On voit, dans une des armoires de bijoux du musée du Louvre, une magnifique aiguière à tête de Minerve, attribuée à Benvenuto Cellini. AIGUILLE, en Architecture, désigne la pièce de bois verticale sur laquelle sont assemblés les arbalétriers d’un comble pyramidal, et qui, sortant en dehors, est préservée de l’humidité au moyen d’un revêtement en plomb ou en terre vernissée. Par extension, on appelle aiguille la pyramide de bois ou de pierre élevée sur le comble d’un édifice ou sur des tours, pour leur servir de couronnement. Les aiguilles présentaient souvent, dans leur mode de construction, des dispositions savantes, où les problèmes les plus difficiles de l’art du charpentier et du tailleur de pierres étaient résolus avec une habileté étonnante. Les plus remarquables sont celles des cathédrales d’Amiens, de Reims, de Dijon, de Chartres, de Rouen, de Notre-Dame et de la SW Chapelle à Paris, d’Anvers, de Lichfield, de Salisbury, de Norwich, de Chichester, de Vienne, de Fribourg-en-Brisgau, de l’hôtel de ville de Bruxelles, etc. Les obélisques prennent aussi le nom d’aiguilles ; ainsi, l’aiguille de S* Pierre de Rome, Faiguille de la place de la Concorde il Paris. Il y avait à. Alexandrie deux obélisques, dits aiguilles de Cléopátre, apportés jadis d’Hélíopolis, et qui furent élevés devant le temple de César. Lun, encore debout, a environ 24 met. de hauteur, et plus de 2 met. d’épaisseur à sa base ; l’autre, un (peu moins long, et qui était couché près de son pié estal en calcaire blanc, a été donné à l’Angleterre en 1877. Tous deux sont en granit rouge syenite, et leurs faces quadrangulaires sont couvertes d’hiéroglyphes. (V. FLÈCHE.)

1ucuru.ss, couronnement aigu qui surmonte des contre-forts, des panneaux, des montants de menuiserie ou de maçonnerie, et même des arcades resserrées, trilobées ou ogivales.

Areurttns, en Hydraulique, espèce de vannes avec lesquelles on ferme les pertuis.

Areurttes, en latin acus, petites tiges d’or, d’argent, de bronze, d’ivoire ou de roseau, pointues par un bout, et ornées, à l’autre extrémité, d’un’chapiteau corinthien, d’une cigale, d’une figurine quelconque. On s’en servait pour la toilette. Les Romains appelaient acus crínales ou comatoriœ les aiguilles de tête, à. l’aide desquelles on retenait les cheveux tressés ; anus discrimina les, les grandes aiguilles que les femmes employaient pour diviser leurs cheveux sur le milieu de la téte. L’usage des aiguilles dans la toilette est fort ancien : Homère représente Vulcain occu éà en fabriquer. Dans tous les temps la bijouterie a varié aíiïnfini les ornements de ces aiguilles. B Î AlGUlLLE’l’l’ES, tresses ou lacets, tantôt ronds, tantôt plats, formés d’un tissu d’or, d’argent, de soie ou de laine, dont les bouts, dits afférons ou ferrets, sont en pointe de’métal, et dont on se servait autrefois pour her les différentes pièces de Phabillement. Aujourd*hui, les boutons et les boutonnières en tiennent lieu. On appelait aussi aiguillettes un trousseau de petites cordes que les gens de police portaient sur l’épaule, et destinées a attacher les malfaiteurs qu’ils arrêtaient. Au temps de Louis IX, les prostituées devaient porter une aigmllette sur l’épaule comme marque distinctive. Plus tard, les aiguillettes furent un ornement pour la maréchaussée. On en fit aussi un signe distinctif de quelques régiments de dragons, des cheveu-légers, des gardes de la marine, et