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LE SERVITEUR

baraques, comme le bois de Narvaux l’est de feuilles.

Il y a aussi les aubergistes du pays dont chacun installe sa ramée. Aujourd’hui Maltat n’est pas seul. Il ne le regrette pas, car ni lui ni sa femme n’y pourraient suffire Tout cela, je peux presque le voir de chez nous, sans me déranger. Notre maison n’est qu’à une vingtaine de pas des Promenades.

Dès le lundi matin, c’est l’ouverture de la fête qui durera jusqu’à une heure avancée, pour nos pays, de la nuit. Le matin, c’est la louée des domestiques, le prétexte et l’occasion de la fête. Les bergers portent un flocon de laine à leur casquette. « Ceux qui veulent se louer comme moissonneurs ont un épi de blé à la bouche. Les charretiers mettent un fouet autour de leur cou. Les autres domestiques se recommandent par une feuille de chêne, une plume de volaille ou une fleur. »

Mais c’est l’après-midi, jusqu’à la tombée de la nuit, que la fête bat son plein. Il y a plus d’un tir : et l’on entend les coups de fusil. Il y a plus d’un buveur : et l’on entend sauter les bouchons des bouteilles de limonade, le cham-