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LE SERVITEUR

son travail. Tu assistais à la messe basse de huit heures, à la grand’messe et aux vêpres. C’était ce jour-là surtout que se révélait toute la signification de l’église. Elle attirait tout à soi. À notre époque il y venait encore beaucoup de monde. On y voyait même de ces vieux et de ces vieilles qui, dès le matin, partaient de leurs villages éloignés d’une ou deux lieues. Ils arrivaient une heure trop tôt. Agenouillés sur leur chaise, assis sur leur banc, ils attendaient sans s’ennuyer le commencement de la cérémonie. Ne connaissant personne que Dieu, ils ne rendaient jamais visite qu’à lui. Solliciteurs patients, ils tenaient à n’être pas en retard. C’étaient des vieux et des vieilles comme on n’en voit plus aujourd’hui. Vous vous disiez bonjour d’une inclinaison de tête. Dénombrant l’assistance et prenant plaisir à constater que la petite ville et ses villages n’eussent pas oublié le chemin de l’église, tu te disais qu’il y avait encore de la piété dans les âmes, et que sans doute à cause de cela Dieu se souviendrait pour nous de sa miséricorde.

Rappelle-toi certaines vêpres d’hiver.

Au moins, ce n’est pas seulement pour obéir