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LE SERVITEUR

teinte, il y en a de jaunes, de grises, de blanches, de vertes, de roses. Des yeux non avertis ne les différencieraient pas. Toi, tu les connais. Et de grands arbres se dressent, éternels comme nos chênes, dont l’ombre s’étend à la fois sur plusieurs d’entre elles, qu’elle influence : un de ces arbres se nomme Noël, un autre Pâques, un autre Pentecôte, le dernier. Toussaint. Deux ou trois autres plus petits, sveltes et blancs comme des bouleaux, ce sont les fêtes de la Vierge, dont la principale est l’Assomption. Que peut te faire que des savants aient discuté les Évangiles et contesté l’inspiration de toute l’Écriture ? Tu l’ignores. Et chaque année religieuse rouvre pour toi le prodigieux cycle de la vie éternelle d’un Dieu fait homme. Tu ne sais pas d’histoire qui t’émeuve davantage. Tu n’as pas vu jouer de drame qui te passionne plus que celui de la Passion. L’église en est le théâtre dont tu es un des machinistes, mais c’est avec foi que tu t’acquittes de ton travail.

Voici les quatre dimanches de l’Avent où pour la messe et pour les vêpres tu ne prépares d’ornements que violets : symbole de la pénitence. Nous attendons la venue du Sauveur. Introïts,