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LE SERVITEUR

aux vitres, et meurt tout de suite, en un faible éclat, sur la neige du chemin.

N’entrons pas tout de suite dans l’église. Arrêtons-nous un instant sur la plate-forme où la bise souffle, où nous seuls pouvons deviner, sous la neige, l’emplacement des pelouses qui reverdiront au printemps prochain. Ne regardons pas trop loin. Nous n’apercevrions même pas, à l’horizon, les bois où les loups doivent à cette heure trembler de tous leurs membres. Contentons-nous de la petite ville qui, elle non plus, contre toutes ses habitudes, ne s’est pas encore endormie. On veille, dans l’attente d’un grand événement : cette heure, pour nous qui n’avons pas entendu, comme dans les cathédrales, chanter les premières vêpres, appartient encore à l’Avent.

Mais c’est l’église, qui va vivre d’une vie intense ! Maintenant à chacun des piliers, une bougie brûle, plantée dans une applique dorée. Les deux lustres sont allumés. Et, comme cela ne suffit pas, d’autres bougies luisent tout autour du chœur. Il y en a même de disposées, en forme d’étoile, au-dessus du grand Christ qui domine le maître-autel. Jamais, même le