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LE SERVITEUR

Dimanche de la Dédicace, elle n’est aussi brillamment illuminée par tes soins. Comme tu le dis, « elle n’est plus qu’une lumière. »

Je passe devant la crèche où je reconnais la Vierge, saint Joseph, et l’Enfant. Voici les bergers, avec quelques moutons. L’âne est présent, le bœuf aussi. Fatigués de leur journée, ils voudraient se coucher sur la paille ; mais la paille est occupée par un saint, par une sainte, et par un enfant qui vient de descendre du ciel. Ils restent debout. Ce sont deux bonnes bêtes, qui n’oseraient pas réclamer le repos auquel elles ont bien droit. Ce sont pour nous de vieux amis. J’envie leur patience et leur sérénité. C’est cette nuit-là qu’ils nous parlent à leur façon, si nous savons comprendre leur silence et leur exemple.

Et ce n’est pas le jour des Rois-Mages, mais je les vois, enveloppés dans des manteaux lourds de pierreries, sortir de leurs palais à tours si hautes qu’à leur faîte on doit être beaucoup plus près des étoiles.

Ils vont, silencieux et graves, dans la nuit des temps.

Ils s’effacent chaque année un peu plus. Mais