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LE SERVITEUR

Et c’était comme si je t’avais entendu protester :

— Non ! Je ne suis pas digne ! Je ne suis pas digne !

Ils t’ont descendu dans la terre, non loin de notre ancien jardin où j’avais planté un marronnier qui est perdu pour moi, mais qui, dans dix ans, aurait eu des branches assez longues avec assez de feuilles pour que, sur un banc, tu puisses t’asseoir et te reposer à son ombre. Tu en es séparé par toute la largeur de l’étroit sentier qui rampe entre le mur du cimetière et la haie du jardin. Mais non loin de ta tombe se dresse la haute croix à l’ombre de laquelle tu dormiras longtemps.