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Page:Bachelin - Le Serviteur.djvu/264

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XII

Mais il me semble t’entendre me dire comme autrefois le soir où j’arrivais :

— Il est tard. Tu dois être fatigué de ton voyage. Couche-toi donc. D’ici quinze jours nous avons le temps de causer.

Je ne suis pas fatigué. Mais tu as raison.

Je venais de Paris. Tu t’inquiétais que je n’y fusse pas trop malheureux. Ils ne connaissent pas ce sentiment, ceux qui envoient dans la grande ville leurs fils armés de toutes pièces pour la lutte et décidés à jouer des coudes au milieu de la cohue. Tu ne rêvais pour moi qu’une vie semblable à la tienne. Tu ne tenais guère à ce que j’écrive, comme tu disais, « dans les journaux ». Je m’engageais là sur une route dont, pour ne les point connaître, tu redoutais pour moi les tournants.

En sens inverse, j’escalade de nouveau le