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PRÉFACE DE L’AUTEUR,


ou


Introduction à la grande restauration des sciences.



Les hommes nous paroissent n’avoir bien connu ni leurs forces ni leurs richesses, mais se former une trop haute idée des dernières, et présumer trop peu des premières. Et c’est ainsi qu’attachant un prix insensé aux connoissances acquises, ils ne cherchent rien de plus ; ou que, se méprisant eux-mêmes plus qu’ils ne doivent, ils s’épuisent dans des bagatelles, au lieu d’éprouver leurs forces dans ce qui mène le plus directement au vrai but. Aussi les sciences ont-elles, en quelque sorte, leurs colonnes fatales, leur Non-plus-ultrà, les hommes n’étant excités ni par le désir ni par l’espérance à pénétrer plus avant. Or, comme une