Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/143

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routes et délivrés de tous les obstacles qu’ils y eussent rencontrés, ils prennent part eux-mêmes au travail qui reste à faire. De plus, nous les engageons à tout espérer, à ne point se faire une fausse idée de notre restauration, en se la figurant comme quelque chose d’infini et la croyant au-dessus des mortels, vu qu’au fond elle est la fin et le terme d’une erreur qui n’en eût point eu ; et que, n’oubliant point la foiblesse humaine et notre mortalité, loin de nous flatter qu’une telle entreprise puisse s’achever dans le cours de la vie d’un seul homme, nous la léguons à d’autres, afin qu’ils la continuent. Nous souhaitons enfin qu’ils ne cherchent point des sciences orgueilleuses dans les cassetins de l’esprit humain, dans le petit monde de l’homme, mais qu’ils les cherchent modestement dans le monde majeur. Or, rien ordinairement n’est plus vaste que les choses vides ; au lieu que les choses solides sont plus resserrées et occupent moins d’espace.

Enfin, de peur qu’on ne veuille tirer