Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/150

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En effet, la fin de la science que nous proposons, n’est pas d’inventer des argumens mais des arts ; non des choses conformes aux principes, mais les principes même ; non des probabilités, mais des indications de nouveaux procédés. Ainsi les intentions et les vues étant différentes, les effets ne doivent pas non plus être les mêmes. Car , ce qu’on se propose de vaincre et de lier, pour ainsi dire, par la dispute, c’est son adversaire : ici, c’est la nature ; et c’est par les œuvres qu’on tend à ce but.

Or, la nature et l’ordre des démonstrations même s’approprie à une telle fin ; car dans la logique vulgaire, tout le travail a pour objet le syllogisme. Quant à l’induction, à peine les dialecticiens paroissent-ils y avoir pensé sérieusement ; ils ne font que toucher ce sujet en passant, se hâtant d’arriver aux formules qui servent dans la dispute. Quant à nous, nous rejetons toute démonstration qui procède par la voie du syllogisme, parce qu’elle ne produit que de