Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/149

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nous traiterons, dans la seconde partie, de cette doctrine qui apprend à faire un usage plus méthodique et plus parfait de sa raison : méthode dont l’effet sera (autant toutefois que le comporte la foiblesse et la mortalité humaine) d’élever l’entendement, d’étendre ses facultés, de le rendre capable de percer les obscurités de la nature et de gravir ses sentiers les plus escarpés. Or, cet art que nous proposons et auquel nous donnons ordinairement le nom d’interprétation de la nature ; cet art, dis-je, est une sorte de logique, quoiqu’il y ait une différence infinie entre celle-ci et la science à laquelle on donne ordinairement ce nom ; car cette logique vulgaire fait bien profession de destiner et de procurer à l’entendement des secours et des appuis, et c’est ce que les deux logiques ont de commun ; mais elles diffèrent principalement en trois choses ; savoir : quant au but même, puis quant à l’ordre des démonstrations, enfin quant à la manière de commencer la recherche.