Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/161

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la mauvaise complexion de l’esprit humain, et que, tout examiné, pour dernier résultat, au lieu d’extirper ces erreurs, on n’ait fait que les changer ; mais, afin qu’au contraire il soit décidé, arrêté à jamais, que l’entendement ne peut juger que par le moyen de l’induction et de sa véritable forme. Ainsi cette doctrine, dont le but est de nétoyer l’entendement, comprend trois censures ou critiques ; savoir : censure des philosophies, censure des démonstrations, censure de la raison naturelle de l’homme. Ces différens points, une fois expliqués, et quand nous aurons vu nettement ce que comportent la nature des choses et la nature de l’esprit humain, nous pourrons sans doute nous flatter d’avoir en quelque sorte marié l’esprit humain à l’univers, sous les auspices de la bonté divine : et s’il est permis de faire leur épithalame, et d’y joindre un vœu, puisse cette union produire une race d’inventions et de ressources de toute espèce, capable d’adoucir et de dompter, en