Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/165

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son office, par sa masse et son ensemble ; enfin, par la finesse de son tissu, et même par son choix, par sa constitution appropriée à ce qui doit suivre.

1o. Le véritable avantage de notre histoire naturelle n’est pas d’amuser les spectateurs par la variété des objets qu’elle met sous les yeux, ni d’encourager par l’utilité présente de certaines expériences ; mais d’éclairer notre marche dans la recherche des causes, et de donner, en quelque manière, le premier lait à la philosophie : car, bien que nous nous attachions principalement aux œuvres, à la partie active des sciences, cependant nous savons attendre la moisson ; nous ne nous hâtons pas de cueillir de la mousse, et pour nous servir d’une expression proverbiale, de moissonner notre bled en herbe ; car nous savons que les vrais axiômes, une fois découverts, traînent après eux des légions de procédés nouveaux, et les présentent non un à un, mais par poignées. Quant à cette ardeur puérile qui porte à vouloir saisir