Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/189

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des déroge à l’autorité de la cause première.

Mais qu’il est facile de montrer la fausseté de cette assertion ; et de faire voir combien elle est mal fondée ! En effet, qui ne voit que ceux qui parlent ainsi, oublient que ce qui causa la chute de l’homme, ce ne fut point cette science naturelle, pure et première-née, à la lumière de laquelle, lorsque les animaux furent amenés devant l’homme dans le paradis, il leur imposa des noms analogues à leur nature ; mais cette science orgueilleuse du bien et du mal, dont il eut l’ambition de vouloir s’armer pour secouer le joug de Dieu et ne recevoir de loi que de lui-même ? Or, certes il n’est point de science, quelque grandeur, quelque volume qu’on puisse lui supposer, qui enfle l’esprit, attendu que rien ne peut l’emplir, encore moins le distendre, sinon Dieu même et la contemplation de Dieu. Aussi Salomon, parlant des deux principaux sens qui fournissent des matériaux à l’invention