Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/191

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jusqu’à la fin ; paroles par lesquelles il fait entendre assez clairement que Dieu a fait l’ame humaine semblable à un miroir capable de réfléchir le monde entier ; n’ayant pas moins soif de cette connoissance, que l’œil n’a soif de la lumière ; et non-seulement curieuse de contempler la variété et les vicissitudes des temps, mais non moins jalouse de scruter et de découvrir les immuables décrets et les loix inviolables de la nature. Et quoiqu’il semble insinuer, par rapport à cette souveraine économie de la nature, qu’il désigne par ces mots : l’œuvre que Dieu exécute depuis le commencement jusqu’à la fin, que l’homme ne peut la découvrir, cependant cela n’ôte rien à l’entendement humain, et ne doit s’entendre que des obstacles que rencontre la science, tels que la courte durée de la vie, le peu d’accord des études, la manière infidelle et inexacte de transmettre les sciences, et une infinité d’autres inconvéniens qui enlacent l’industrie humaine. Car ailleurs il nous apprend