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DU TRADUCTEUR.

de leur enseigner d’abord celle qui apprend à faire un bon usage de toutes ; une étude sincère et soutenue de la nature ramène nécessairement à son auteur, puisqu’il est impossible d’étudier long-temps les loix du mouvement, sans se faire quelquefois cette question si naturelle : quel est donc l’être qui a donné le mouvement à tous les autres, et qui ne l’a point reçu ? On a vu, dans tous les âges et dans toutes les contrées, la politique, l’art militaire, les lettres et la philosophie fleurir aux mêmes époques, et les grands hommes, dans tous les genres, ont été contemporains, concitoyens, souvent même commensaux. Pour rappeller les gens de lettres à la nature et à la vérité, il suffit de les ramener au point d’où ils sont partis, à l’expérience, à l’observation, aux faits ; de leur apprendre à suivre, pour découvrir les vérités qui n’intéressent que leur orgueil ou leur curiosité, la route même que le besoin leur a tracée, pour inventer les choses vraiment nécessaires ; enfin, la