Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/219

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très éclairés, la reine Élisabeth et Votre Majesté, astres lumineux qui nous retracent Castor et Pollux, a concilié aux lettres, parmi nous, tant d’amour et de respect.

Nous voici arrivés au troisième genre de reproches qui réjaillit des Lettrés sur les lettres mêmes, et qui cominunément pénètre plus avant que les deux autres. Ces reproches se tirent, ou de leur fortune, ou de leurs mœurs, ou de leurs études. Quant au premier point, il ne dépend pas d’eux ; le deuxième est hors de la question ; en sorte que le troisième est le seul qui mérite quelque discussion. Cependant, comme ce qui est ici à considérer est moins le vrai poids des choses que le jugement du vulgaire, il ne sera pas inutile de dire quelques mots des deux autres.

Je dis donc que le discrédit et le déshonneur qui rejaillit de la fortune des Lettrés sur les lettres, se tire, ou de leur pauvreté et de leur indigence, ou de leur genre de vie obscur et retiré, ou du genre