Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/319

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moigne celui de ses livres qui porte pour titre : de l’Analogie ; livre qui n’étoit autre chose qu’une sorte de grammaire philosophique, où il prenoit à tâche de donner des préceptes pour apprendre à parler avec facilité sans s’écarter des règles, pour assujettir le langage reçu à la loi des convenances ; livre enfin dont le but étoit de faire que les mots, qui sont les images des choses, s’accommodassent aux choses mêmes, et non au caprice du vulgaire.

Nous avons aussi un calendrier corrigé par ses ordres, et qui n’est pas moins un monument de sa science que de sa puissance ; calendrier qui témoigne qu’il ne faisoit pas moins gloire de connoître les loix des astres dans les cieux, que de donner des loix aux hommes sur la terre.

Par cet autre livre, auquel il donna le titre d’anti-Catons, il est constant que, n’étant pas moins jaloux de vaincre par l’esprit que par les armes, il entreprit ce combat de plume contre l’orateur Cicéron, le plus grand athlète de ce temps-là.