Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/373

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en avoir davantage ; car nous regardons l’histoire et l’expérience comme une seule et même chose ; il en faut dire autant de la philosophie et des sciences.

Et nous ne pensons pas que la théologie ait besoin d’une autre distribution. Nul doute qu’il n’y ait de la différence entre les informations de l’oracle[1] et celle des sens ; et cela, soit quant à la nature de cette information même, soit quant à la manière dont elle est insinuée. Mais l’esprit humain est un ; et ses coffrets, ses cassetins sont de part et d’autre absolument les mêmes. Il en est de cela comme d’une liqueur qui seroit versée par plusieurs entonnoirs dans un seul et même vaisseau. Ainsi la théologie se compose, ou de l’histoire sacrée, ou des paraboles, qui sont une sorte de poésie divine ou des préceptes et des dogmes, qui sont une sorte de philosophie éter-

  1. Il paroît qu’il entend ici par l’oracle, la voix de Dieu, de quelque manière qu’elle se fasse entendre, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur.