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DU TRADUCTEUR.

vérité. De son erreur sur ce point, et de l’intérêt méthodique des prêtres, sont nées toutes les fausses religions ; elles ont fait à l’univers beaucoup de mal, et un peu de bien, qui a servi de prétexte ou de moyen pour faire le mal. Elles avoient été instituées pour faire accroire au peuple des vérités de pratique essentielles à son bonheur, et dont les preuves excédoient la mesure de son intelligence ; elles n’ont servi qu’à l’opprimer. En expliquant ainsi la mythologie païenne, je donnerai une clef pour analyser la mythologie chrétienne ; pour séparer, dans la masse confuse et indigeste du catholicisme et même du protestantisme, la véritable religion du Christ, laquelle (comme il le déclare lui-même avec une précision et une clarté qui dispense de tout commentaire) consiste uniquement dans l’amour de Dieu et du prochain, et dans des actions conformes à cette loi si douce et si précise ; pour démêler, dis-je, cette partie pure et sublime, d’avec la partie dogmatique et superstitieuse