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PRÉFACE

que certains prêtres y ont ajoutée, pour se rendre nécessaires. À l’aide de cette clef, on distinguera aisément ce qui est vraiment dogme et commandement, de ce qui est simplement figure, signe, et de ce qui ne signifie rien du tout[1]. «

» Ces explications et cette analyse se feront jour peu à peu ; tôt ou tard elles parviendront au peuple, du moins en partie, et il perdra par degrés cette foi stupide, qui multiplie cent fois plus ses terreurs que ses espérances, qui perpétue sa servitude, et qui n’est utile qu’aux prêtres. Il n’invoquera plus l’auteur de son être, qu’en obéissant à ses loix, et en jouissant de ses bienfaits : il jeûnera moins, mais il saura mieux ce qu’il doit

  1. Le vrai christianisme, tel qu’il est exposé dans le développement du discours sur la Montagne, durera autant que l’homme ; la nature même du cœur humain est le sol où il est planté : être heureux, c’est aimer et se sentir aimé. Mais ce christianisme diffère beaucoup de celui qu’on nous enseignoit ; et comme l’a dit Rousseau, pour sauver le tronc, il faut sacrifier les branches.