Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/409

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dit, des planches de naufrage, une sorte de dernière ressource dont on use, lorsque la mémoire des choses venant à manquer, et étant comme submergée, néanmoins des hommes pleins d’industrie et de sagacité, par une sorte de diligence opiniâtre et religieuse, se prennent aux généalogies, aux fastes, aux titres, aux monumens, aux médailles, aux noms propres, au style, aux étymologies de mots, aux proverbes, aux traditions, aux archives et autres semblables instrumens, soit publics, soit privés ; aux fragmens d’histoire qui se trouvent dispersés en différens lieux, dans des livres qui ne sont rien moins qu’historiques ; quand, dis-je, à l’aide de la totalité de ces choses, ou de quelques-unes, ils tâchent d’enlever au déluge du temps quelques débris, et de les conserver ; genre d’entreprise laborieuse, sans doute, mais agréable, et à laquelle est attachée une certaine vénération ; et qui, une fois qu’on s’est déterminé à effacer les origines fabuleuses des nations, mérite de rempla-