Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/415

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dis-je, fraient ainsi à la vérité un chemin entre les deux extrêmes. Puis, lorsque les animosités sont attiédies, elles peuvent fournir, à un historien impartial et judicieux, de bons matériaux et une bonne semence pour une histoire plus parfaite.

Quant à ce qui peut manquer dans ces deux genres d’histoire, nul doute que plusieurs histoires particulières (nous parlons de celles qui peuvent exister), que des histoires, dis-je, d’une certaine perfection, ou qui atteignent du moins au degré de la médiocrité, ne nous aient manqué jusqu’ici, au grand préjudice de la gloire et de la réputation des royaumes et des républiques ; mais il seroit trop long de les spécifier en détail. Au reste, abandonnant aux nations étrangères le soin de l’histoire des étrangers, et pour ne point porter un œil curieux dans les affaires d’autrui, je ne puis m’empêcher de me plaindre à Votre Majesté de la bassesse et de la mesquinerie de cette histoire d’Angleterre dont nous sommes