Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/416

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en possession, quant au corps de cette histoire prise en entier ; comme aussi de la partialité et du peu de sincérité de l’histoire d’Écosse, du moins quant à l’auteur le plus récent et le plus complet : ces défauts considérés, je pense qu’on exécuteroit un ouvrage bien honorable à Votre Majesté, et fort agréable à la postérité, si, de même que cette isle de la Grande-Bretagne, désormais réunie en une seule monarchie, se transmet elle-même dans son unité, aux siècles suivans ; de même aussi l’on comprenoit dans une seule histoire tous les événemens qui la concernent, et en remontant aux siècles passés ; à peu près comme l’écriture sainte fait marcher de front l’histoire des dix tribus du royaume d’Israël et celle des deux tribus du royaume de Juda ; deux histoires qui sont, pour ainsi dire, jumelles. Que si vous pensez que la masse et la difficulté de cette histoire, assez grande sans doute, empêchent qu’on ne la traite avec exactitude et d’une manière qui réponde à son importance,