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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

pour combattre la tyrannie sous laquelle un peuple est écrasé, et languit sans force et sans courage, comme à l’aspect de Méduse ; ce fut à de tels motifs qu’Hercule dut les honneurs divins. Il n’est pas douteux que les Romains ne se soient fait une loi d’accourir, avec autant d’ardeur que de courage, au secours de leurs alliés, dès que ceux-ci étoient opprimés de quelque manière que ce fût. De plus, les guerres, qui ont eu pour but une juste vengeance, ont presque toujours été heureuses. Telle fut la guerre contre Brutus et Cassius, pour venger la mort de César[1] ; celle de Sévère, pour venger la mort de Pertinax ; celle de Junius-Brutus, pour venger la mort de Lucrèce ; en un mot, tous ceux qui font la guerre pour réparer des injures, ou pour adoucir des calamités, militent sous Persée. Le troisième point, c’est

  1. Comment une guerre contre les meurtriers d’un tyran peut-elle être juste ? c’est ce que je ne comprends pas.