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PRÉFACE
DU TRADUCTEUR.

Que de maux je vois sur la terre !… ces maux sont-ils sans remède ? Non. » L’homme est malheureux, parce qu’il est foible ; et il est foible, parce qu’il ignore les moyens d’augmenter sa force ; en un mot, parce qu’il est ignorant. Car la force personnelle de chaque individu étant très limitée, il ne devient vraiment fort, qu’en s’appropriant, par la science, les forces extérieures : l’homme ne peut qu’autant qu’il sait ; et les limites de sa science sont aussi les limites de son empire sur la nature. Mais cette foiblesse, effet de son ignorance et cause de ses maux, il ne doit l’imputer qu’à lui-même. L’univers est un vaste attelier, tout rempli d’instrumens, qui n’attendent, pour ainsi dire, qu’un coup d’œil du génie, qu’un peu d’attention et