Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/372

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primer sur ce sujet avec plus d’exactitude et de précision que tout autre ) si les corps tendent naturellement à conserver leur contiguïté (à rester en contact les uns avec les autres), et à prévenir une entière solution de continuité ; car nous ne craignons pas de déclarer formellement que cette horreur du vuide, ou cette tendance au contact mutuel, ne dépend nullement du chaud ni du froid ; aussi Télèse lui-même ne l’a-t-il pas attribué à ces deux causes ; et, pour peu qu’on ne s’en rapporte qu’à l’expérience et à l’observation, il est évident qu’elles n’en dépendent point ; car toute portion de matière qui se met en mouvement, attire, en quelque manière, sur ses traces, quelque autre portion de matière (qui vient remplir le vuide que l’autre a laissé derrière elle), soit que la première ou la dernière soit chaude ou froide, humide ou sèche, dure ou molle, amie ou ennemie (de nature analogue ou opposée) ; en sorte qu’un corps chaud attirera ainsi à sa suite un corps très