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Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/156

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seule, ou pourvue de ses accessoires. De l’autre étoient un grand nombre d’écoles ou de sectes ; d’abord celles des cyrénaïques et des épicuriens, qui plaçoient le souverain bien dans la volupté, et qui (à l’imitation de ce qu’on voit dans certaines comédies où la maîtresse change d’habit avec la servante) ne faisoient de la vertu qu’une sorte de domestique, sans laquelle, disoient-ils, la volupté ne pouvoit être bien servie[1]. Puis cette autre école d’Épicure, qui

  1. Il semble que le véritable but de l’homme soit le bonheur, dont le plaisir des sens, de l’imagination, de la raison et du cœur est la matière première. Si ce principe est vrai, la vertu ne seroit pas la fin mais seulement le premier moyen. Maia comme il seroit commode d’être entouré d’hommes qui plaçassent leur félicité dans la vertu, et qui voulussent bien, en procurant le bonheur aux autres, s’en passer quant à eux, les honnêtes gens et les fripons se sont entendus pour prêcher ou approuver la doctrine opposée ; parfaitement d’accord en cela, parce qu’en cela leur intérêt est le même.