Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/158

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les mouvemens de l’esprit la constance ou la vacillation de la foi.

Enfin, notre principe réfute aussi la philosophie d’Épictète, qui s’appuie sur cette supposition : qu’il faut placer son bonheur dans ces choses qui ne dépendent pas des hommes, afin de n’être point exposé aux caprices de la fortune ; comme si, avec des intentions et des fins généreuses qui embrassent l’utilité commune, on n’étoit pas cent fois plus heureux, même en voyant son attente trompée et en échouant dans ses desseins, qu’en réussissant perpétuellement dans tout ce qui ne tend qu’à notre agrandissement particulier, et en voyant de tels desseins toujours couronnés par le succès. Et c’est dans cet esprit que Gonsalve de Cordoue, montrant du doigt à ses soldats la ville de Naples, éleva sa voix généreuse et leur dit : oui, il seroit beaucoup plus à souhaiter pour moi de marcher en avançant un seul pied, à une mort certaine, que de prolonger ma vie pour un grand nombre d’années, en re-