Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/159

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culant d’un seul pas. Un autre personnage qui chantoit, pour ainsi dire, à l’unisson, c’est ce général, cet empereur vraiment céleste, qui a prononcé qu’une bonne conscience est un festin perpétuel ; paroles, par lesquelles il fait entendre clairement qu’une âme qui a le sentiment de ses bonnes intentions, ne laisse pas, lors même que l’on échoue dans ses desseins, de faire goûter une joie plus vraie, plus pure et plus conforme à sa nature, que tout cet appareil dont tel homme peut s’environner, pour satisfaire tous ses désirs ou assurer son repos.

Notre principe relève également cet abus de la philosophie qui commença à s’introduire vers le temps d’Épictète ; je veux dire que la philosophie, étoit regardée comme une sorte de métier, et, pour ainsi dire, réduite en art. Comme si le véritable but de la philosophie n’étoit pas de réprimer et d’amortir les passions, mais d’éviter avec soin jusqu’aux plus petites causes ou occasions qui peuvent les exciter, et qu’il fallût pour cela