Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/18

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et prompt qui met en état d’ajuster sur-le-champ ses expressions à chaque individu, ce qui vaudroit mieux que leurs grandes phrases. Ainsi, sur ce sujet même dont nous parlons ici, il ne sera rien moins qu’inutile d’établir une recherche expresse, et de la désigner sous le nom de prudence, dans les entretiens particuliers, et de la placer parmi les choses à suppléer. Plus on réfléchira sur le mérite d’un traité de cette nature, plus on y attachera de prix ; mais faut-il le placer dans la rhétorique ou dans la politique ? c’est ce qui au fond est assez indifférent.

Il est temps de descendre à ces choses à suppléer, qui, comme nous l’avons dit, sont de nature à devoir être regardées plutôt comme des appendices, que comme des portions de cet art même, et qui appartiennent à l’art de s’appro-

    tuelle amplification. S’il vous échappe quelque mot heureux, il le paraphrase aussi-tôt ; il vous en offre le commentaire, et vous l’explique à vous-même qui l’avez dit.