Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/222

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comparée à cet autre maître, n’est qu’une sorte de sophiste. Disons plus : de même que Xénophon a si judicieusement observé que les autres affections, bien qu’elles élèvent l’âme, ne laissent pas de la fatiguer et de la désaccorder par leur ivresse et leurs excès ; mais que le seul amour peut tout a la fois la dilater et la mettre d’accord : c’est ainsi que toutes ces autres facultés humaines qui font l’objet de notre admiration, tout en nous donnant une certaine élévation, 31e laissent pas d’être sujettes à l’excès ; mais la charité n’est point susceptible d’excès. Les anges, en aspirant à une puissance égale à celle de la divinité, prévariquèrent et déchurent : je m’élèverai et serai semblable au Très-Haut. L’homme, en aspirant à une science égale à celle de Dieu, prévariqua et déchut aussi : vous serez semblables à des Dieux, connaissant le bien et le mal : mais en aspirant à devenir semblable à Dieu par la bonté et la charité, jamais ange ni homme ne fut ni ne sera en dan-