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Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/271

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quer leurs magistratures et leurs dignités, et à les remettre entre les mains du prince. Mais Salomon improuve ce genre de traitement, le regardant comme préjudiciable ; et cela par les raisons les plus fortes. 1°. Cela même rend votre déshonneur trop public, vos ennemis et vos envieux en deviennent plus hardis pour vous attaquer ; et vos amis, plus timides pour vous servir. Il en résulte aussi que la colère du prince, qui, si elle n’étoit pas rendue publique, tomberoit d’elle-même, se fixe davantage, et qu’ayant déjà ébranlé son homme, elle le pousse dans le précipice. De plus cette retraite donne un certain air de malveillance et de mécontentement du présent ; ce qui ajoute, au mal de l’indignation, le mal du soupçon. Or, voici en quoi consiste le traitement. 1°. Il ne faut pas se donner l’air d’être insensible à l’indignation du prince, soit par une sorte de stupidité, soit par une hauteur excessive ; mais il faut en paraître affecté comme on doit l’être ; c’est-à-dire