Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/380

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lement occupés, et le méditer avec l’attention la plus soutenue, afin que, d’un côté, ne se faisant pas une trop haute idée de leurs forces, ils ne s’embarquent point dans des entreprises inutiles ou trop difficiles ; et que de l’autre, ils ne méprisent pas non plus leurs forces, au point de se rabattre à des résolutions timides et pusillanimes.

1. La grandeur des empires, quant à leur masse et à l’étendue de leur territoire, est soumise à la mesure ; et quant à leurs revenus, elle l’est au calcul. On peut par le moyen du cens, s’assurer du nombre des citoyens, des têtes. Quant au nombre et à la grandeur des villes et des bourgs, on peut aussi en faire le tableau. Mais dans tous ces calculs politiques, qui ont pour objet les forces et la puissance d’un empire, rien n’est plus difficile que de déterminer avec justesse la valeur réelle et intrinsèque des choses ; rien de plus sujet à l’erreur. Ce n’est pas à un gland ou à une sorte de noix d’un grand volume, que le royaume des cieux