Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/485

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Cependant, la raison humaine, dans les choses spirituelles, a encore une infinité d’usages, un vaste champ lui est ouvert ; et ce n’est pas sans raison que l’on qualifie la religion, de culte raisonnable rendu à Dieu. Qu’on se rappelle les cérémonies et les types de l’ancienne loi ; ils étoient rationnels et significatifs, en cela bien différens des cérémonies de l’idolâtrie et de la magie, qui, étant comme sourdes et muettes, n’enseignent rien le plus souvent, et sont tout-à-fait insignifiantes ; outre tant d’autres avantages que le christianisme a sur les autres religions, par rapport à l’usage de la raison, et de la dispute qui est un enfant de la raison, il garde un sage milieu entre le paganisme et le mahométisme, qui donnent dans les extrêmes : car la religion des païens n’offre rien de semblable à cette foi si constante des courageux confesseurs du christianisme ; et dans la religion mahométane, au contraire, toute dispute est interdite : en sorte que l’une présente l’idée d’une