Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/486

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masse d’erreurs infiniment multipliées et diversifiées ; et l’autre, celle d’une imposture adroite et circonspecte : au lieu que cet usage de la raison et des disputes, renfermé toutefois dans les limites convenables, le christianisme et l’adopte et le rejette suivant les cas.

Dans les choses qui regardent la religion, la raison humaine peut avoir deux espèces d’usages : l’un, pour l’explication des mystères ; l’autre, pour les conséquences qu’on en peut tirer. Quant à ce qui regarde l’explication des mystères, nous voyons que Dieu même ne dédaigne pas de s’abaisser à la portée de notre foible entendement, en expliquant ses mystères de manière que nous puissions les saisir ; en greffant, pour ainsi dire, ses révélations sur les principes et les notions de notre raison ; et en ajustant ses inspirations à la nature de notre entendement, comme on ajuste la clef à la serrure : en quoi pourtant nous devons aussi nous aider un peu nous-mêmes. Car, comme Dieu, dans