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Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/501

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nues, et que je ne m’efforce point d’attenter à la liberté d’autrui par des réfutations contentieuses car, dans les points où j’ai saisi la vérité, j’ai quelqu’espoir que si, à une première lecture, il se présente quelque doute, quelqu’objection ; à une seconde lecture, la réponse se présentera d’elle-même. Mais, dans les points mêmes où j’ai pu me tromper, je suis bien certain de n’avoir pas fait violence à la vérité, par des argumens contentieux, lesquels sont presque toujours de nature à donner à l’erreur une sorte d’autorité qu’ils ôtent aux véritables découvertes ; l’effet du doute étant de donner du relief à l’erreur, et de faire rebuter la vérité. Au reste, je me suis rappelé cette réponse de Thémistocle, qui, entendant le député d’une très petite ville pérorer magnifiquement, lui lança ce trait : Mon ami, à tous ces beaux discours il manque une cité. Certes, on pourroit m’objecter de même, qu’à mes paroles il manque un siècle ; un siècle peut être tout entier pour ébaucher, et