Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/171

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anticipations. Car, lorsque les erreurs sont radicales et ont eu lieu dans la première digestion de l’esprit, quelque remède qu’on applique ensuite, et quelques parfaites que puissent être les fonctions ultérieures, elles ne corrigent point le vice contracté dans les premières voies[1].

XXXI.

En vain se flatteroit-on de pouvoir faire de grands progrès dans les sciences,

  1. Il va un peu trop loin : ceux qui nous ont appris à imiter la foudre et à nous en garantir, à traverser les airs, à décomposer l’air même, à dédaigner tout autre maître que la loi, n’avoient pas lu le Novum Organum, et pouvoient s’en passer ; ils avoient du génie. La vérité est que les hommes réunis comme il le suppose, et sans le secours de sa méthode, pourroient, à mesure qu’ils rencontreroient des exceptions, rectifier leurs principes trop généraux en en resserrant l’énoncé ; ils le feroient précisément comme ils le font, mais très lentement, et alors ils seroient obligés de faire mille sottises pour apprendre à en réparer une ; une heure avant de mourir, ils sauroient vivre.