Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/158

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40°. Moins un corps a de masse, et plus il s’échauffe promptement à l’approche d’un corps chaud ; ce qui prouve que toute chaleur près de notre globe, est, en quelque manière, ennemie des corps tangibles (h).

41°. La chaleur, quant à la sensation et au tact humain, est une chose variable et purement relative ; car de l’eau tiède paroît chaude, si la main qu’on y plonge est froide, et paroît froide, si cette main est chaude[1].

  1. Les scholastiques proposoient cette question : si, ayant une main très chaude, et l’autre très froide, on les plongeoit toutes deux à la fois dans une eau tiède, sentiroit-on du froid ou du chaud ? La réponse est, je pense, qu’on sentiroit d’abord la température apposée à celle de la main dont le degré différeroit le plus de celui de l’eau ; car ce sont les plus grandes différences qui sont le plus sensibles ; et la sensation la plus forte efface La plus foible. Si donc le degré de la main froide étoit plus au-dessous de celui de l’eau que le degré de l’autre main n’est au-dessus, on sentiroit de la chaleur ; et au contraire, dans le cas opposé.