Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/358

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té ; il se présente aussi sur cette nature deux suppositions à faire. Car il faut de deux choses l’une : ou que l’aimant avec lequel on touche le fer, lui communique par soi-même la polarité, où qu’il excite et dispose seulement ce métal à recevoir cette propriété[1], et

    le nord et le sud, ou en général vers certains points de la sphère ; car ces points varient en différens temps et en différens lieux, sans compter que l’inclinaison de l’aiguille aimantée qui ne se tient pas dans une situation horizontale, varie aussi.

  1. Si l’on se rappelle ce que nous avons dit dans quelques-unes des notes précédentes, on sentira aussi-tôt que ce mot exciter peut encore avoir trois significations différentes ; il peut signifier ou que l’aimant, en touchant le fer, change sa texture, ou qu’il diminue la force d’inertie de ses parties, ou enfin qu’il éveille, pour ainsi dire, les esprits qui s’y trouvent renfermés. Le lecteur peut choisir entre ces trois explications. Quant à nous, notre choix serait de les rejeter toutes à la fois ; car ce sont autant de suppositions gratuites : il n’y a ici ni observation directe, ni analogie qui puisse donner prise aux conjectures et servir de guide.