Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/224

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en un mot, (qui paroit n’être autre chose qu’une certaine portion de la matière solaire, modifiée par les fluides du corps, mais sur-tout par une autre substance aériforme et de nature aqueuse ou aérienne avec laquelle elle est plus ou moins combinée) ; que cet esprit, dis-je, extrait du sang, par le cerveau, et de l’air atmosphérique, par les poumons, une fois dérivé au cœur avec le sang qui en est tout pénétré ; et dans certain cas, appelé à cet organe par les nerfs (comme par la voie directe), et en plus grande quantité, se déploie dans chaque ventricule alternativement par une sorte d’explosion analogue à celle de la poudre à canon, et le dilate. Puis, les fibres dont est composé cet organe presque tout musculeux, se contractant en vertu de leur ressort naturel, c’est-à-dire, de la force de cohésion ou d’attraction, pat laquelle toutes leurs parties tendent à s’unir, où du moins à se rapprocher, la capacité du ventricule, qui avoit été augmentée par la dilatation, est diminuée ; contraction et diminution de capacité d’où résulte l’impulsion du sang dans les artères ; savoir : du ventricule gauche, dans les deux branches, haute et basse, de l’aorte ; et du ventricule droit, dans l’artère pulmonaire. Puis le sang revient des extrémités, hautes et basses, dans le ventricule droit, y occasionne une seconde explosion et une seconde dilatation, suivie d’une seconde contraction, et