Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/278

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Un jour, le courrier, qui faisait maintenant trois fois par semaine le service de la poste entre Manakarana et Maevasamba, courrier établi, bien entendu, par l’oncle Daniel, apporta une lettre du capitaine Gaulard, annonçant à ses amis sa visite très prochaine, en exécution de la promesse qu’il leur avait faite de ne point rembarquer pour la France sans être venu prendre congé d’eux.

Depuis qu’ils s’étaient quittés à Tananarive, où son ami Gaulard, décoré à la suite de la campagne, était resté avec le général Metzinger, Henri avait déjà reçu plusieurs lettres dans lesquelles le capitaine le tenait au courant de ses faits et gestes, et qu’il ne terminait jamais sans revenir sur la profonde gratitude qu’il avait gardée de son séjour à l’ambulance de Maevasamba.

La nouvelle de son arrivée prochaine fit plaisir à tout le monde : à Henri, pour qui Georges Gaulard était resté mieux qu’un camarade, un ami ; à l’oncle Daniel, qui avait conservé, lui aussi, une très vive affection pour l’officier, en dépit de leurs interminables discussions sur la façon dont la campagne avait été menée ; à Marguerite, enfin, qui s’était attachée à son ancien malade, comme il arrive souvent, en raison même du dévouement qu’elle lui avait témoigné.

Il se trouva précisément qu’elle était seule à la maison avec les domestiques lorsque le visiteur annoncé descendit de son filanzane à la porte de l’habitation. Sa lettre ayant mis plus de temps à parvenir à Maevasamba qu’il n’avait calculé, on ne l’attendait que deux ou trois jours plus tard, de sorte que Henri et son oncle, partis dès le matin à l’autre bout de la concession, n’étaient pas là pour le recevoir.