Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/95

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qu’ils ne savaient comment empêcher. Heureusement les dernières paroles que la pauvre morte leur avait murmurées dans son agonie leur inspirèrent de viriles et énergiques résolutions et, après s’être consultés longuement tous deux, ils arrêtèrent une ligne de conduite toute nouvelle. Du jour au lendemain, les deux jeunes gens, les deux enfants, mûris soudain par le malheur, se grandirent à la hauteur des circonstances. Ramassant l’autorité que son père avait laissé tomber, Henri, avec une vigueur, une décision et une maturité d’esprit qu’on n’aurait pu attendre d’un garçon de dix-neuf ans à peine, prit en main la direction et le gouvernement des multiples détails de l’exploitation. En moins de huit jours, tout