Page:Baillet - De quelques ouvriers-poètes, 1898.djvu/69

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Nous aimons la vieille mansarde
Où la marjolaine est en fleurs,
Où l’ouvrière nous regarde
Avec des yeux mouillés de pleurs.
Il suffit à notre famille
D’une mouche ou d’un vermisseau.
Elle ! bien tard pousse l’aiguille
Pour nourrir son fils au berceau.
 
Quand nous rasons les cheminées
Des prisonniers, pauvres martyrs,
Hélas ! nous sommes consternées
De leurs sanglots, de leurs soupirs.
Ainsi que vous, les hirondelles,
Hommes, construisent leurs maisons.
Mais elles s’aiment trop entre elles
Pour se construire des prisons.