Page:Baillet - La Vie de monsieur Des-Cartes, première partie.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
vij
PRÉFACE.

par la plus fcrupuleufe exactitude que Ton puiffe apporter dans l’examen des moindres chofes qui peuvent être de quelque inftruction.

Ce n’eft point dans la vie d’un Philofophe retiré du grand monde que l’on doit chercher une variété divertiffanted’événemenséclatans, qui femblent n’être repréfentez que pour jetter dans la furprife, & pour attirer l’admiration. Mais on y trouve la fageffe & la vertu dans un état plus naturel & plus proportionné à la portée de tout le monde. La vie d’un Philofophe confille moins en aétions & en exploits extérieurs , qu’en fentimens & en penfées : mais parceque le Philofophe eft inféparablement attaché à l’Homme, il s’agit principalement de fçavoir comme la philofophie aura gouverné la condition humaine dans les aétions même les plus baffes & les plus privées. C’eft dans les mêmes vues que j’ay tâché d’exprimer fans déguifement les défauts de nôtre Philofophe ; pcrfuadé non feulement qu’il y a prefque toujours des marques de force ôc de grandeur dans les foibleffes des grands génies 5 mais que ces foibleffesmême renferment des enfeignemens falutaires pour les autres, & qu’elles fervent par-